Après avoir appris comment se repérer sur le clavier, il est important de savoir qu’il existe une relation entre chaque note. On nomme cela des intervalles. Ce rapport entre les notes est primordial, car il va créer ce que l’on appelle l’harmonie, rien de moins qu’une des fondations de la musique tonale pratiquée en Occident ( la musique orientale étant plutôt modale).
Connaitre les intervalles et être capable de les identifier visuellement et de manière auditive s’avérera un sacré atout. Après cela, les accords communs notamment n’auront plus de secrets pour vous.

Alors ne perdons pas une seconde et plongeons dans le monde des intervalles et de l’harmonie…

Qu’est-ce qu’un intervalle et comment les différencier les uns des autres?

Petite définition:

Lorsqu’on parle d’un intervalle, on met tout simplement un nom sur une distance qui relie deux notes distinctes. Pour les pianiste, les intervalles sont faciles à voir sur le clavier car les touches se suivent l’une après l’autre. On peut donc « compter » les distances.

Exemple: entre Do et Mi il y a trois touches blanches donc cela correspond à un intervalle de tierce.

Ce qu’il y a de génial avec le piano c’est que tout est logique, visuel et tactile!

Il existe de nombreux intervalles ( vous avez vu le nombre de touches?!!) mais pour saisir immédiatement la logique des intervalles ,on se limitera à ce qui est contenu dans une octave ( = de la note DO au Do suivant).

Nomenclature des principaux intervalles

• Unisson => distance 1. Entre Do et DO, c’est la même touche!
  
• Seconde => distance 2. Entre Do et Ré
  
• Tierce => distance 3. Entre Do et MI
  
• Quarte => distance 4. Entre Do et Fa
  
• Quinte => distance 5. Entre Do et Sol
  
• Sixte => distance 6. Entre Do et La
  
• Septième => distance 7. Entre Do et Si
  
• Octave => distance 8. Entre Do et DO supérieur
  

Vous avez constaté qu’il existe plusieurs ordres de grandeurs (que l’on peut compter) et donc qu’il existe de petits intervalles et de grands intervalles. Eh bien, sachez maintenant que ces intervalles peuvent être altérés et exprimer ce que j’appellerai une qualité: majeur/ mineur/ augmenté/ diminué.

Les intervalles et leurs qualificatifs

Certains intervalles sont dits justes. Il s’agit de la quarte, la quinte et l’octave.

Prenons l’exemple d’une quinte avec les notes Sol-Ré. Ici, la quinte est juste car non altérée.

D’autres intervalles peuvent être majeurs ou mineurs. C’est le cas de l’intervalle de seconde, de tierce et de septième.

Pour terminer, l’ensemble des intervalles peuvent être soit augmentés soit diminués.

Cela fait beaucoup d’informations à assimiler mais vous allez voir, il existe des astuces pour les reconnaitre aussi bien sur le clavier que sur une partition.

Comment repérer et nommer un intervalle?

Repérage sur un piano

Intervalle de quinte

Chose promise, chose due, voici une première astuce pour trouver l’intervalle de quinte à partir de n’importe quelle touche du piano.

Premier cas de figure: A partir d’une touche blanche

En utilisant les touches noires comme d’un guide vous n’aurez pas à compter chaque ton et demi-ton qui entre les deux notes ( trop long et fastidieux!).
Donc pour trouver un intervalle de quinte, il suffit de compter 3 touches noires entre les deux notes jouées.

Une exception demeure pour la note Si dont la quinte est Fa#.

Deuxième cas de figure: A partir d’une touche noire

Il y aura toujours 2 touches noires entre les touches noires qui sont jouées

Pour mémoriser cette astuce, allez sur votre piano et essayez!

Intervalle de tierce

Voici une autre astuce mais pour trouver les tierces majeures: la règle des 3!

En jouant n’importe quelle touche sur le clavier et en comptant 3 touches à partir de celle-ci, vous obtiendrez toujours une tierce majeure. Pratique, non?

Et pour trouver la tierce mineure, il suffit de compter 2 touches.

Et maintenant, afin de donner du sens à tout cela, appliquons les intervalles pour construire des accords parfaits, majeurs et mineurs

Qui dit accord dit intervalles

Accord majeur et mineur

Maintenant que vous maitrisez les quintes et les tierces ( parce que vous avez appliqué mes conseils 🙂 ), voyons comment jouer des accords directement sur le clavier.
Un accord étant une superposition d’intervalles, nous allons alors superposer un intervalle de quinte et un un intervalle de tierce majeure.

Pour un accord de Do majeur il me faut donc une quinte: Do-Sol et une tierce majeur Do-Mi. On a alors sous les doigts les notes Do-Mi-Sol.

Et si je veux le faire sonner mineur, rein de plus simple! Je prends ma tierce de l’accord et je la baisse d’un demi ton, c’est à dire une touche vers la gauche. Vous entendez la différence entre l’accord de Do majeur et Do mineur?

Exercice pratique: Amusez-vous à construire des accords en commençant sur les touches blanches c’est plus facile. D’abord un intervalle de quinte puis un intervalle de tierce ( majeur ou mineur).

Les accords de septième

Après avoir joué et entendu la différence entre un accord majeur et un accord mineur , je souhaiterais vous amenez plus loin en vous parlant d’accords à 4 sons. Car oui, si vous avez bien compté jusqu’ici, vous avez joué des accords contenant 3 sons.
Mais avant de nous lancer, sachez qu’il existe plusieurs accords de septième. Dans ce cas la nature ou la qualité de la septième devra être précisée.

Exemple: accord de septième majeure. Dans ce cas la septième devra être majeure. C’est tout!

L’intervalle de septième mineure et l’accord de dominante

Je choisis de commencer par cet intervalle car c’est lui que vous rencontrerez le plus souvent dans vos morceaux ou chansons. Donc restons pratiques et pragmatiques!

Reprenons l’accord de Do majeur et doublons le Do. Vous avez alors Do-Mi-Sol-Do. Pour trouver l’intervalle de 7ème mineure, on prend le Do tout à fait à droite et on compte 2 touches vers la gauche( astuce qui marche à tous les coups!) et vous obtenez Do-Mi-Sol-Sib.
Eh bien, cet accord est appelé un accord de dominante et il fait partie des accords les plus courants aussi bien dans la musique classique que dans la chanson.

Amusez-vous encore une fois à jouer, et surtout, écoutez cette nouvelle couleur d’accord. Rejouez également les accords majeurs et mineurs. Voilà une approche sympa du piano sans partition 🙂

Les intervalles sur une partition

Les intervalles ont une autre utilité, en plus de nous aider à construire des accords facilement qui est de commencer à lire une partition. En effet lorsque vous lisez une partition on utilise des repères, comme la ligne du sol par exemple en clé de sol et on pratique une lecture relative à partir de ces repères et des notes connues, grâce aux intervalles.

Voici quelques intervalles à mémoriser pour une meilleure lecture relative

Intervalle de tierce

L’intervalle de tierce est repérable aisément car il se situe soit sur chaque ligne successive ou chaque interligne successive.

Intervalle de quinte

Même technique pour repérer l’intervalle de quinte mains cette fois il faut « sauter » une ligne ou une interligne.

Intervalle de seconde

Rien de plus simple puisqu’il s’agit soit de la ligne suivante soit de l’interligne suivante.

Pour les autres intervalles, il va falloir habituer l’œil à les repérer mais avec de la pratique je vous garantie que ça se fait bien!

Entendre les intervalles?

Les intervalles en plus d’être pratique, notamment pour commencer à saisir l’art de l’harmonie, est un outil formidable pour développer votre oreille musicale. Il faut savoir que pour entendre la musique et être capable de retranscrire ce que vous entendez, soit vous possédez l’oreille absolue soit vous avez une oreille relative.

Mauvaise nouvelle… : avoir l’oreille absolu est plutôt rare… Les personnes qui l’ont sont capables d’entendre les hauteurs des notes et les reproduire instantanément.

Bonne nouvelle! : on peut tous travailler et développer notre oreille relative! Alors pourquoi ne pas commencer?

Je vais vous donner quelques idées qui moi m’ont aidé à développer mon oreille: associer un intervalle à une sensation, une image, un mot… Les notes de l’intervalle étant jouées simultanément dans ce qui suit:

• intervalle de l’unisson ou de l’octave: on entend une seule note et c’est « plat » comme ressenti
  
• intervalle de seconde majeure: on entend quelque chose de désagréable, ça sonne « faux » et ça « frotte »
  
• intervalle de seconde mineure: c’est très désagréable et on dirait ça « pique »
  
• Intervalle de tierce majeure: c’est harmonieux et agréable à entendre, c’est « lumineux »
  
• Intervalle de tierce mineure: c’est harmonieux et agréable à entendre, c’est « triste »
  
• Intervalle de quarte juste: ça sonne dure et fait penser à un son « rock »
  
• Intervalle de quinte: C’est juste avec un son « tranchant »
  
• Intervalle de sixte majeure: sonorité agréable et harmonieuse
  
• Intervalle de sixte mineure: agréable mais avec un côté « nostalgique »
  
• Intervalle de septième mineure: un peu désagréable, ça sonne un peu faux mais sans choquer l’oreille
  
• Intervalle de septième majeur: sonne très faux, sonorité « grinçante »

Je vous invite encore une fois à pratiquer ces intervalles pour vous les « entrer » dans l’oreille. Au bout d’un certain temps chaque intervalle aura pour vous sa propre identité , une signature sonore.

Pour finir vous aurez sans doute remarqué que les intervalles ne sont pas juste un mot ou un chiffre qu’on pourrait lui associer mais plutôt des entités sonores au sein d’un langage musical qu’on appelle musique tonale. C’est cette attitude de musicien que j’ai adopté au fur et à mesure de mon apprentissage et de mon mûrissement musical plutôt qu’une posture scientifique trop analytique.

C’est pour cette raison également que je n’ai volontairement pas abordé l’ensemble des intervalles qui existe et leurs application. Vous trouverez donc peut être qu’il manque des exemples. Car je veux avant tout que vous vous appropriez les bases simples mais fondamentales pour forger votre oreille musicale et le ou la musicienne qui est en vous!

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