Lorsque l’on débute au piano, il peut être intimidant de se retrouver face à ses 88 touches alors que nous disposons seulement de 10 doigts et pas un de plus! L’étendu du clavier permet d’avoir sous les doigts un ambitus allant des sons les plus graves aux plus aigus. Autrement dit vous avez sous les doigts l’équivalent de ce que peut jouer un orchestre symphonique, rien que ça!

Pour passer d’un registre à l’autre, jouer des accords , des arpèges et faire ressortir des mélodies il est indispensable de connaître et de maitriser les doigtés.

Présentation des doigtés et comment les appliquer

Au piano, pour pouvoir doigter une partition, chaque doigt se voit attribuer un chiffre allant du 1 au 5. Que ce soit pour la main droite ou la main gauche le numéro du doigt reste identique:

  • Pouce => 1
  • Index => 2
  • Majeur => 3
  • Annulaire => 4
  • Auriculaire => 5

A présent, voyons comment appliquer directement ces doigtés sur le clavier.

Règle n°1: un doigt par touche.

Commençons sur la touche DO en mettant le 1 de la main droite dessus. Les autres doigts reposent sur les touches qui suivent. On obtient alors une 1ère position comme suit:

1er doigt sur Do
2ème doigt sur Ré
3ème doigt sur Mi
4ème doigt sur Fa
5ème doigt sur Sol

Pour la main gauche c’est l’inverse, avec:

5ème doigt sur le Do
4ème doigt sur le Ré
3ème doigt sur le Mi
2ème doigt sur le Fa
1er doigt sur le Sol

Cette première position en Do majeur pourra être transposée à d’autres tonalités.
Par exemple, on pourrait mettre le pouce sur la touche Sol et se retrouver en Sol majeur, sans rien avoir à changer des doigtés! C’est simple non?

Voilà une base acquise pour bien démarrer le piano. Cependant cette position 1-2-3-4-5 ne marche pas dans les 12 tonalités, ce serait trop beau! Elle ne peut s’appliquer que lorsqu’on commence avec une touche blanche, c’est à dire les tonalités de DO majeur, Ré majeur, Mi majeur, Fa majeur, Sol majeur, La majeur et Si majeur.

Les doigtés et les gammes

Les doigtés que vous rencontrez sur vos partitions proviennent bien souvent des gammes majeures ou mineures. Ainsi il existe un doigté conventionnel pour jouer toutes les gammes que l’on peut trouver dans le recueil technique de Hanon.
Il a donc été établi le doigté suivant pour la main droite : 1-2-3-1-2-3-4-5 correspondant aux notes Do-Ré-Mi-Fa-Sol-La-Si-Do



La main gauche jouera 5-4-3-2-1-3-2-1 pour les notes DO-Ré-Mi-Fa-Sol-La-Si-DO

Ces doigtés se jouent aussi bien en montant la gamme qu’en la descendant. Précisons au passage que ce doigté ne convient qu’aux gammes commençant sur une touche blanche. Pour les autres tonalités la logique est plus ou moins la même ( alternance de 1-2-3/ 1-2-3-4), mais au lieu de commencer par le pouce (1) on commencera par le majeur (3).

Conseil

Pour assimiler ces doigtés rapidement, je vous recommande de commencer lentement, les mains séparées en disant à voix haute le numéro du doigt qui va jouer. Ainsi vous contrôlerez chacun de vos doigts sans faire d’erreur.

Doigtés pour les accords et/ou les arpèges

Une autre base fondamentale pour appréhender les doigtés au piano repose sur les accords et les arpèges qui en découlent.
Nous avons vu une première disposition des doigts sur le clavier qu’on nommera « empreinte » ou « shape ».
Pour jouer un accord de 3 sons (lien hypertexte?) on va avoir besoin d’au moins 3 doigts. Je vous propose de partir sur un accord de Do majeur.
Pour jouer l’accord de Do majeur, il faudra jouer les notes Do-Mi-Sol en même temps avec les doigtés 1-3-5 pour la main droite et 5-3-1 si c’est votre main gauche qui joue. Ce sera notre première empreinte.


Deuxième empreinte: au lieu de jouer Do-Mi-Sol nous allons permuter les notes pour obtenir MI-Sol-Do.
Ainsi nous jouerons Mi-Sol-Do avec les doigtés 1-2-5 pour la main droite et 5-3-1 pour la main gauche.

Troisième empreinte: Sol-Do-Mi avec les doigtés 1-3-5 main droite et 5-2-1 main gauche.

Conseils

Afin d’intégrer ces nouveaux doigtés, je vous recommande de jouer un accord en passant d’un renversement à l’autre pour habituer les doigts à se placer sur les 3 empreintes vus précédemment. Commencez toujours lentement puis augmenter le tempo petit à petit jusqu’à ce que vous sentiez que vos déplacements sont de l’ordre du réflexe, c’est à dire que vous ne réfléchissez plus à où placer les doigts.

Pour varier le travail vous pouvez également jouer les accords sous forme d’arpèges, c’est à dire une note après l’autre en égrenant le clavier.

Après quelques temps de pratiques , ces doigtés vous serons devenu naturels et en prime vous aurez amélioré votre technique pianistique!

Le passage du pouce

S’il y avait un doigt dont on ne saurait se passer c’est bien le pouce. Vous n’imaginez pas le rôle crucial qu’il a dans la pratique du piano, tous styles confondus. C’est pour moi, après la mobilité des poignets, la pierre angulaire de toute la technique pianistique!!

Des compositeurs comme Franz Liszt ou F. Chopin l’avaient bien compris et l’ont superbement intégré dans leurs œuvres les plus virtuoses. Un grand pédagogue du piano au doux nom de Peter von Feuchtwangler ( essayez de le prononcer, moi j’ai jamais réussi!) voyait ce pouce comme un prolongement des autres doigts de la main voire une extension. Il constate aussi que le pouce peut remplacer n’importe quel autre doigt. D’ailleurs, il le surnommait « le joker »!
En effet on peut voir le pouce comme un multiplicateur de doigts, simplement en utilisant la technique dite du passage du pouce. De quoi s’agit il?

Vous vous rappelez de la position n°1 des doigts serrés en début d’article? On jouait Do-Ré-Mi-Fa-Sol puis mais sans pouvoir continuer la gamme. Et bien en passant le pouce sous la main comme vous l’avez fait dans la pratique des gammes, on se retrouve avec une main non plus limitée à 5 doigts mais une main aux multiples doigts!! On peut alors jouer avec une seule main aussi bien des gammes de 8 notes que des gammes de 32 notes, pourquoi pas?

Comment doigter un trille?

Le qualificatif de joker prend tout son sens lorsqu’il s’agit d’exécuter un trille. Avant tout, expliquons ce qu’est un trille. Son origine remonte à l’époque baroque avec des compositeurs comme Couperin, Rameau, Bach. A l’époque beaucoup d’ornementations étaient jouées et improvisées. Il s’agit d’embellir une note pour la mettre en valeur. Le trille permet de prolonger une note.
Imaginons que notre phrase musicale se termine sur la note DO. Une fois la note jouée plus rien ne se passe… Alors que si j’applique un trille sur cette note je vais obtenir Do-si-do-si-do ( joué très rapidement) et j’aurai l’impression d’entendre un tremblement sue ce Do.

On peut également triller plus longtemps sur une note comme le faisait les compositeurs romantiques et l’on se retrouve à jouer Do-si-do-si-do-si-do-si-do… ( j’écourte car en vrai il y en aurait beaucoup plus!). Pour jouer ça à la vitesse de l’éclair ( sinon ça manque d’effet:) ), on peut le jouer avec les doigts 2-3 alternativement mais c’est difficile de ne pas se crisper sur la durée.

C’est à ce moment qu’on dégaine notre joker préféré: mister pouce! Il va venir remplacer le 2ème doigt une fois sur deux et on jouera alors: 2-3-1-3-2-3-1-3-2-3-1… Fini la crispation et détente assurée pour un maximum d’effet!

Conclusion

Vous avez désormais entre les mains les fondamentaux d’un bon doigté pour une pratique saine et fluide du piano avec en prime les bases d’une technique solide. Un bon doigté permet assez souvent de passer une difficulté technique. N’hésitez pas à appliquer les conseils de cet article régulièrement. Rien de tel que la pratique pour intégrer de nouvelles données.

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