Pour bon nombre d’entre vous , vous  jouez  et travaillez le piano seul chez vous. Le plus souvent ça marche bien, vous vous faites plaisir et un beau jour ça coince!

Vous insistez, vous vous acharnez mais rien y fait vous ne progressez plus:(

Rassurez-vous, il existe des solutions lorsqu’on n’a pas la chance d’apprendre le piano auprès d’un professeur. C’est pourquoi je vous ai réuni dans cet article quelques conseils pour vous venir en aide🙂

1. Compter, décomposer les temps

2. Utiliser un métronome

3. S’enregistrer

4. Utiliser un miroir

5. Se filmer

6. Prestation live ou en ligne!

1. Compter, décomposer les temps

Un des secrets pour jouer facilement et avec aisance vos morceaux, c’est de vivre la musique intérieurement. Très bien me direz-vous, mais concrètement je fais quoi?

Pour commencer, la première étape va être de ressentir la pulsation. En pratique rien de plus simple, il vous suffit d’écouter votre morceau à partir d’un enregistrement et de frapper la pulsation dans vos mains ou taper du pied sur le sol^^. C’est exactement comme lors d’un concert où le public frappe des mains pour accompagner le chanteur.

2ème étape: vous êtes assis devant votre piano. Vous jouez alors la mélodie avec votre main droite et de l’autre main vous battez la pulsation sur votre jambe gauche. Attention de ne pas frapper le rythme mais bien la pulsation ( le tempo si vous préférez). Alors facile , non??

3ème étape: comptez les temps à voix haute tout en jouant!! Je vous recommande de commencer mains séparées dans un premier temps puis les mains ensembles. Vous allez voir, ce n’est pas évident au début, mais c’est diablement efficace pour mettre votre morceau en place!

Ah oui, j’allais oublier la 4ème étape qui est en fait la 3ème étape lorsque le rythme est complexe! Au lieu de comptez « un, deux, trois, quatre… » sur les temps vous pouvez décomposer les temps en disant  » 1 ET 2 ET 3 ET 4 ET… ». Le « ET » correspondant à une croche. Mettre illustration

En faisant cela vous vous approprierez le rythme de votre morceau et vous le maîtriserez sur le bout des doigts!

2. Utiliser un métronome

Métronome

Le métronome est une invention récente dans l’histoire de la musique. Il ne fait son apparition qu’au début du 19ème siècle grâce à son inventeur  Johann Maëlzel en 1815. Il sera vite utilisé par de célèbres compositeurs tel que Beethoven. Ce dernier se réjouit alors d’apporter enfin plus de précision sur les indications de tempo pour que les interprètes puissent rester fidèles à sa musique.

Le métronome est un instrument renfermant une mécanique de grande précision, capable de faire entendre des battements réguliers sur lequel le musicien va pouvoir s’appuyer pour jouer dans des tempo précis ou alors s’en servir comme d’un outil de travail…

Alors, quand et comment utiliser son métronome??

Lorsque vous êtes capable de jouer votre morceau en ne faisant plus de fautes et en étant assuré, alors le métronome s’avèrera être un formidable outils pour vous dépasser.

Après avoir compté les temps à voix haute tout en jouant vous êtes arrivé à une certaine maîtrise de votre morceau. Essayer de jouer à présent avec votre métronome en suivant ses battements. La régularité du métronome lorsqu’on le suit, oblige à avoir une certaine rigueur, comme lorsqu’on joue devant son professeur. On devient alors plus exigeant avec soi.

Cependant vous devez rester maître de votre métronome pour ne pas le subir. Je m’explique : lorsque le métronome est lancé, lui ne s’arrête pas pendant que vous , vous vous appliquez à le suivre. Un battement= un temps. Le danger c’est lorsque vous entendez que vous n’êtes plus tout à fait synchronisé. Vous essayez alors de le rattraper pour vous remettre en phase avec lui et vous vous retrouvez soit à devoir presser le tempo soit le ralentir. C’est à ce moment que vous subissez la rigueur du métronome qui se transforme alors en instrument de torture !

Pour éviter cela vous appliquez vous à ressentir la pulsation ( comme lorsque vous comptiez 🙂 ) pour mieux anticiper les temps et être prêt à jouer avant le métronome! A partir de ce moment vous êtes maître de votre outils et vous vous en servez comme d’un tuteur.

Autre point de vigilance à avoir lorsque vous travaillez au métronome c’est de veiller à ne crisper ni vos doigts ni vos poignets sous prétexte de suivre le tempo imposé par le métronome. Pour éviter cet écueil, écoutez vous afin que votre jeu reste musical et surtout pas mécanique.

Ne l’oubliez pas, la musique se vit et doit rester vivante. Je vous conseille pour travailler sereinement d’alterner des sessions avec et sans métronome afin de garder une certaine souplesse dans votre jeu au piano.

A présent, voyons comment le métronome peut vous amener à un autre niveau. On veut tous à un moment donné jouer vite et sans effort. On appelle cela la vélocité. Pour y parvenir le métronome est un outil génial!

Pour jouer vite ou tout du moins à la vitesse souhaitée vous devrez d’abord jouer lentement. Si les tempo lents passent sans difficulté alors augmentez de quelques crans votre métronome et recommencez à jouer. Après avoir franchi plusieurs paliers vous jouerez votre morceau les doigts dans le nez et plus vite que ce que vous pensiez au départ! Tel un professeur qui vous inciterait à jouer de plus en plus vite, petit à petit, le métronome jouera ce rôle à merveille!

3. S’enregistrer

Dictaphone

Aujourd’hui, s’enregistrer est à la portée de tous. Tous les portables ont une fonction dictaphone, alors pourquoi se priver d’un si bel outil?

Enregistrer vos séances de travail permet d’avoir une oreille extérieure. Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce que vous percevez quand vous jouez est très différent de ce que l’autre peut entendre. Vous avez sûrement été confronté une fois dans votre vie à l’enregistrement de votre voix, et la première chose que vous vous êtes dit c’est :  » Mais c’est pas ma voix ça! Quelle horreur, je ne parle pas avec cette intonation ! » .

C’est la différence entre une écoute subjective et une écoute objective. En écoutant vos enregistrements vous prendrez un peu de recul sur votre partition et vous aurez une oreille beaucoup plus critique. Vous entendrez donc tout, le bon comme le mauvais!

Testez-le, c’est redoutable et tout aussi efficace que les remarques que votre professeur pourrait vous faire.

Dans la pratique:

Quand vous maîtrisez votre partition suffisamment, enregistrez-vous une première fois.
Repérez ce qui vous plaît pour en prendre conscience et pouvoir le reproduire ensuite.
Notez ensuite sur votre partition tous les petits défauts. Ainsi vous pourrez retravailler point par point et être sûr de ne rien oublier.

Une fois que vous avez apporté les corrections nécessaires, faites une seconde session d’enregistrement et comparez-là à la première. Avez-vous progressé ?

Conseil: lorsque vous écoutez l’enregistrement faites le au casque plutôt que sur votre portable directement. Le son n’a rien à voir et quand on fait un travail d’écoute la qualité du son est importante.


4. Utiliser un miroir

Miroir en pied

Le miroir vous permettra dans un premier temps d’observer votre posture et l’ajuster s’il le faut. Pour rappel la posture (consultez cet article) conventionnelle c’est d’être assis face au piano , vos mains sur le clavier et vous réglez alors l’assise de sorte à avoir les coudes et les avant-bras dans le prolongement des touches.

Pour réaliser cet exercice d’observation, il vous faudra un miroir sur pied pour vous voir des pieds à la tête. Une fois en place, posez vous ces questions: Avez-vous le dos droit? Comment sont vos épaules? Sont-elles bien relâchées?

La posture au piano est essentielle si vous voulez avoir une exécution fluide, en toute aisance lorsque vous jouez. C’est également une question de santé. On joue mieux sans douleurs ou gênes provoquées souvent par une mauvaise posture. Le miroir remplacera les yeux de votre professeur. Notez aussi que se regarder c’est aussi s’accepter et donc prendre confiance en soi. Et cela transparaitra lorsque vous jouerez.

Une autre façon de s’observer est de se filmer en train de jouer et de travailler.

5. Filmez-vous!

Se filmer est très différent que de s’enregistrer. En effet, le cerveau donne plus d’importance à l’image qu’au son si il est stimulé par ces deux sources. C’est pourquoi je vous ai présenté l’enregistrement en premier lieu.
C’est un constat: lorsque l’on prête attention à une information visuelle ( écran ou papier) on écoute avec moins d’attention, moins d’acuité auditive. Or s’écouter jouer au piano est primordial pour qui veut progresser. Donc si je vous suggère de faire une vidéo de vous, c’est avant tout pour l’aspect visuel.

En décortiquant la vidéo vous allez voir vos gestes, votre attitude et comprendre peut-être pourquoi certains passages de votre morceau bloquent. Souvent lorsque quelque chose ne passe pas techniquement c’est qu’il y a un blocage au niveau du corps: une respiration courte, une apnée, une épaule remontée ou encore un poignet trop raide. Les causes sont multiples et la vidéo permet de faire un scan visuel puis un diagnostic afin de comprendre et trouver une solution. Vous allez voir, s’observer jouer est très instructif!

6. La prestation live ou en ligne

Pour avoir un retour un peu plus objectif que le votre pourquoi ne pas solliciter votre entourage? Famille, amis, voire des inconnus ! Les retours positifs sur votre interprétation sont une excellente gratification au même titre qu’un compliment d’un professeur. Cela donne du sens à votre travail et c’est une excellente motivation.

S’il s’agit des membres de votre famille, organisez un mini concert en fixant une date, cela vous donnera un objectif à atteindre et vous travaillerez d’autant plus efficacement. En plus, en faisant cela, vous partagerez votre passion!

Demandez-leur après le concert leur avis: ce qu’ils en ont pensé, ce qu’ils ont apprécié, comment ils vous ont trouvé… Cet échange compte aussi , il vous permet de vous remettre en question ou simplement confirmer l’excellence de votre jeu 🙂

Autre possibilité, filmez- vous et postez vos interprétations sur des forums ou réseaux sociaux dans une communauté de pianistes amateurs. Ils sauront vous faire des retours constructifs en vous donnant leur avis ainsi que de précieux conseils.



Après la lecture de cet article, je serai curieux d’avoir vos retours d’expérimentations. Alors n’hésitez pas à me l’écrire dans les commentaires!

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